lundi 8 novembre 2010

Double Diplome PGCE Master FLE - Marian Carty

Témoignage de "Doudou", un ancien étudiant de Saint Martin's College, aujourd'hui University of Cumbria, section PGCE London (ou Lancaster):

Situation personnel:

Je suis un ancien du programme PCGE/ maitrise FLE (l'équivalent du double diplôme PGCE / Master 2 FLE aujourd'hui). J'ai dû faire partie des toutes premières promotions ( 1998 / 1999 ). Marian Carty était déjà en place mais l'university of cumbria n'existait pas.
En ce temps là, c'est l'université de Paris Descartes qui intervenait mais je crois qu'après ma promotion, les responsables parisiens ont laissé tomber cet échange avec st martin's college / lancaster university tant le mécontentement avait été général et tant l'écart de niveau entre les étudiants formés à Paris et en Angleterre après cette formation était grand.
Jeune étudiant plein de fougue et de convictions sur la pédagogie, mon université d'origine dans les Alpes ne faisait plus d'échanges Maitrise FLE / PGCE, je suis donc parti à Paris Descartes-La Sorbonne pour effectuer cet échange Maitrise FLE / PGCE.
J'ai fait mon année complète et j'ai décroché mon double diplôme Maitrise FLE ( paris ) et PGCE et même le QTS. Je ne suis pas allé à la remise des prix, je n'enseigne pas le FLE, je n'ai plus eu de contacts avec les anciens de ma promo et assez peu sont restés en Angleterre, et encore moins sont restés en contact avec Marian Carty.
J'ai refusé plusieurs postes de professeur, et même un poste de second HOD ce qui avait déclenché l'incompréhension de Marian.

Sur le personnel encadrant la formation à l'université de Cumbria à Londres:

Je suis vraiment surpris que l'entreprise Marian Carty ait pu aussi longtemps prospérer. En presque dix années, Marian a su devenir la "GOUROU" qu'elle promettait de devenir. Je ne connais pas d'autre formateur que Marian Carty qui à mon époque,avait pour se faire aider une secrétaire de choc, Lola Davis et une prof française acquise à sa cause.
Cette année là (1998-1999), Marian nous a fait son grand jeu, elle a pleuré une fois car nous étions assez rebelles et chiants d'après leurs dires, mais je ne sais pas si ce n'était pas du flan, car son acolyte de l'époque, une française installée en Angleterre surnommée le "Corbeau" nous avait fait la morale " vous vous rendez compte, tout ce qu'elle fait pour vous, et vous, vous êtes méchants !!!"
Manipulation ? Sûrement, elle nous a aussi fait le coup de la frayeur..." i had a car accident....en venant vous voir à l'école...kind of you are responsible of this..."
Il s'est passé beaucoup de choses durant cette année qui a du être une " anus horribilis" pour marian, elle a dû d'ailleurs suite à cette année, resserrer les vis et les boulons, car elles ont vu qu'elles ne pouvaient pas tout maitriser ( notre groupe était assez rebelle, composé de fortes têtes ).
Je me souviens aussi d'un prof de Lancaster(existe-t-il toujours le petit James Burch, le "génie de la grammaire expliqué à ses enfants" ... le soir avant de se coucher....hilarant le concept des 5minutes de grammaire à mes enfants le soir avant de faire dodo " on dit un ou une ?)
Heureusement, j'ai eu la chance de rencontrer des anciens du PGCE qui travaillaient déjà dans des écoles et qui m'avaient prévenu de la différence entre la théorie " grand guignol" de Marian Carty et James Burch et la réalité quotidienne de la vie d'un enseignant français dans le système UK.
 

Le déroulement de l'année de PGCE - trainee teacher :

Comme les autres, j'ai dû subir le stage à Lancaster. Je suis donc arrivé à Lancaster pour la première semaine de ce vaste programme...oh my god...heureusement je connaissais déjà l'Angleterre pour avoir étudié dans une autre university, j'étais donc rompu au parcours du combattant pour trouver une chambre, régler les papiers ( banque, sécurité sociale, etc...) la semaine à Lancaster a donné le ton : Welcome in the World of "full target language" et autres conneries de jeux en tout genre. J'ai bien ri en lisant les cours d'urdu. Ca n'a pas changé, les compétitions, les chansons...on passait un Bafa et plus une maitrise de FLE...un PGCE ??? What the fuck ?!
Je ne peux tout décrire, mais les temps passés à Paris (pendant les vacances) ont agi comme de vraies soupapes de sécurité ( enfin, on pouvait décompresser et ne plus être fliqué, et surtout retrouver un niveau universitaire digne de ce nom )
J'ai bien failli ne pas revenir après Noël car j'en avais déjà marre mais j'ai pris une semaine de vacances en plus, là, les harpies anglaises m'ont téléphoné et menacé si j'abandonnais, je leur rétorquai un argument médical et rentrai docilement  à st martin's collège.
J'ai joué le jeu, à un moment donné, je fus même élu le meilleur " body language" du groupe...que de conneries !!!


Le contenu des cours:

Les cours dans les écoles étaient épiques...les profs hallucinants ( aviez-vous des cours à Woolwich ? St pauls and mary ? C'était vraiment hilarant.
Les élèves étaient de vrais rebelles.
Nous avons eu plein de problèmes de discipline, j'ai dû intervenir dans une classe voisine où une de mes collègue avait craqué et se faisait insulter...incroyable...
Avez-vous vu des vidéos sur la discipline dans une classe à Woolwich ?
Etes-vous allé à milton keynes , voir la vitrine de leur pédagogie à la noix ?

Conditions de vie, mode de vie, niveau de vie :
Le plus chocant a été au début la totale désorganisation de la structure et les difficultés qu'elle a eu à loger les étudiants français.
Je me suis retrouvé dans un placard qui m'a servi de chambre...heureusement la maison était habitée par d'autres français qui ont eu la bonté et la gentillesse de m'accueillir car la Miss Davis était incapable de gérer ces logements, la solution était " démerde-toi!"
J'ai réussi par la suite avec d'autres étudiantes à trouver une maison, que nous avons pris en colocation. La maison appartenait à un prof de Woolwich, bonjour les bénéfices qu'il a fait avec nous ( encore une magouille à la Lola Davis ). pas de cadeaux, que du business. et là aussi fallait voir les chambres....
Les épreuves de logement passées ( et j'ai eu de la chance, certains se sont retrouvés dans des baraques digne de "trainspoting" avec des ambiances "shining"...)nous avons commencé les cours.

Le dispositif de flicage:

Le dispositif de flicage (décrit plus bas par Matlabaraque) se mettait juste en place à cette époque, lors des cours de Marian, une autre prof (une française acquise et soumise à la cause) notait toutes nos réactions, remarques etc...il n'a pas fallu longtemps pour le groupe demande pourquoi il y avait une telle observation de nos faits et gestes : réponse, nous sommes aussi dans une  situation d'apprentissage te nous allons capitaliser sur ce que nous vivons et échangeons, bref, fermez la, on sait pourquoi on le fait !!!
Du pur bullshit mais là, ça commençait mal, le groupe doutait des méthodes et semblait résistant aux jeux de compétitions...
A Lancaster, j'ai le souvenir d'une étudiante très BCBG qui allait devenir la figure de proue de la belle professeur de Français..., nous avions été séparés en groupes selon des critères d'observation ( ne pas mettre les fortes gueules ensemble ) et nous devions produire une chanson avec un thème " ah, ce qu'on est bien à Lancaster dans ce pgce de st matin's..."
Le ridicule a sauté aux yeux de tout le monde, Marian a prévenu que nous serions évalués et que nous aurions une belle surprise à la fin....
Le "reward" qui marche tant...
Notre belle professeur a eu un groupe très docile, leur chanson mièvre a souhait a remporté les suffrages des profs évaluateurs de l'époque. Les groupes qui avaient osé faire du second degré et se déhancher en se moquant ont été fusillé du regard !!!
Verdict : notre gentille top model remportait une énorme boite de quality street !!! Quelle surprise !
Donc, jeu enfantin, motivation feinte et cadeau infantilisant....elle allait devenir la référence de la docilité et aurait toujours les faveurs de Marian.
Pour ma part, trop frondeur, avec quelques autres nous allions vite être repérés comme des fauteurs de troubles.

Bilan:

Cette partie de ma vie a été très enrichissante du point de vue personnel pour affirmer ce que je voulais faire, ce que j'acceptais de subir ou pas.

Pour que vous n'ayez pas à souffrir le même sort et le même dégout de l'enseignement, Doudou propose ses conseils, vous pouvez lui écrire à:
dododoudou17@yahoo.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour, je viens de vous lire et j'en profite pour vous demander un coup de main. J'ai fait le PGCE/ FLE avec Strasbourg en 1996, la partie GB a eu lieu dans le Kent. Je me souviens de Lola Davis! Je souhaite retrouver d'autres anciens élèves, mais avec les changements de nom du college etc....dur, dur. Un tuyau?